A toi Maurice Papon
C’est un cri déformé dans l’écho de tes yeux
Un remord malvenu suspendu à ton cou
Il est l’heure d’armer sans prétendre être heureux
Et d’écrire « éperdus » tous tes pieux « à genoux ».
Le chemin défraîchi aux sourires « aigreurs »
S’étale sous tes pas aussi lourds que tes maux.
Tout le sens d’une vie sans le mal antérieur
Caresse l’embarras de tant de pleurs cruciaux.
Une croix à porter pour le prix de l’hier
Un présent qui fait peur sans connaître demain
Tant de froid sur tes plaies te dessine peu fier
Quand « l’après », l’échangeur, te colore inhumain.
Et tu baises ces pieds. C’est l’autel du pardon
L’heure du jugement te courtise, debout
Combien d’Hommes blessés ont péri en ton nom ?
Et combien de souffrants n’ont connu que le trou ?
C’est un corps déporté dans l’écho de tes yeux
Un enfant né « foutu » suspendu à ton cou
Il est l’heure d’aller les rejoindre, boueux
Et d’écrire vaincues tes horreurs à genoux.
Les secondes d’effrois s’accrochent à tes rides
Quel Dieu saura blanchir ce chemin sous tes pieds ?
As-tu soigné ta foi après le génocide ?
Et crois-tu refleurir quand ta mort va frapper ?
Et tu baises ces pieds. C’est l’autel du pardon
L’heure du jugement te courtise, debout
Il est l’heure d’aller retirer des leçons
Quand on est infamant qu’y a-t-il dans le trou ?
Catielle