Et si... ?

Si l’absente folie de t’aimer aussi fort
Qu’un brin de mélodie sur des voix qui dévorent
Rugissait l’interdit de t’espérer encore,
Me criait sans répit que l’espoir à bien tort.

Si les jours incertains t’éloignaient de mon cœur,
Rendaient tous mes matins ternes et sans saveur.
Que ton reflet dépeint sur d’abstraites couleurs
S’effaçait de mes mains pour rejoindre un ailleurs.

Que ferais-tu de moi sans connaître mes yeux ?
Comment feraient nos joies pour s’unir en un vœu ?
Chercherais-tu mes bras quand bien même curieux
Le destin n’écrit rois que doutes malchanceux ?

Si le ciel pluvinait le parfum de tes mots
Juste une heure insensée pour caresser ma peau
De verbes qui te créent dans mes songes si chauds
Quand j’entends frissonner l’encrier des tombeaux.

Si l’amour s’effeuillait comme coule la pluie
Goutte à goutte doré déversé sur ma vie
De lettres effleurées par les doigts de l’envie
En mon sein délecté des refrains de nos nuits.

Qui porterait tes mains sur mes fades soupirs ?
Et qui rendrait certains les secrets de tes dires
Quand raisonnent sans fin ta voix en élixir
Dans mes rêves déteints que Dieu me voit bénir ?

Si les fleurs s’abreuvaient de mes larmes vieillies
Par l’ombre des années qui te cherche sans bruit
Qu’elles ne se fanaient qu’en bouquet d’infini
Sans ne dire jamais qu’un langage appauvri.

Si ma plume partait vers d’autres horizons
Où mon cœur pleurerait seuls souvenirs abscons
De ton corps étranger à ma vie sans fusion,
Vers des lieux familiers où survie l’illusion.

Qu’envisagerais-tu aussi loin des chansons
Que mon cœur défendu murmure sans raison ?
Quel vent embrasserais-tu pour me porter ton nom
Quand j’écris « l’inconnu » dans ces vers de passion?


Catielle