A genoux

Ecorchée, à genoux, j’élève ces couplets
De mes pleurs que j’avoue en mes mains assemblées.
Une prière échoue dans les cieux délavés
De tant de mots debout aux pieds d’un dieu abstrait.

Mes pensées en prison caressent l’insouciance,
De non-dits en mon nom, réside la souffrance
Que la foule en fusion approuve en abondance.
Je demande pardon pour ces indifférences.

Quand la misère joue sous mes yeux assoiffés,
Que la douleur écroue des Hommes bombardés,
Mes larmes sans un sou, en égoïste née
Je regrette, j’avoue, mes plaintes infondées.

Rires en dérision, mes craintes en errance
Je délivre le bon quand le mal fait violence.
Le bonheur sous les ponts que mon égo finance
Demeure leurre abscons dans la désespérance.

Quand mon corps devient fou de tant de lâcheté
Que mon souffle si flou se perd dans les risées
D’un silence en remous aux cris désabusés
C’est mon âme à genoux que je viens déplorer.


Catielle