Âmer

Entendre les appels striduleux du silence
Dans les rires abstraits d’espèces en souffrance.
Quand gémissent les cris de vaines délivrances
Sur les larmes d’enfants d’un monde en pénitence.

Toucher de notre encre les obscures douleurs
Que la terre sème dans les rues de nos peurs
Afin de caresser cette éternelle ardeur
Qui gît sur notre foi quand l’espoir nous écoeure.

Goûter à l’effluve que les cieux nous délivrent
Quand se perdent les maux dans l’océan de givre
Pour n’écrire qu’un mot sur les pages d’un livre :
"Âmer" plus que soi-même les douleurs qui enivrent.

Voir dans les sombres nuits la lumière du jour,
Eclairer les tourments d’un puissant Amour
Pour que naisse la vie au-delà des discours
Que tient l’amertume et que nos larmes savourent.

Humer tous les chagrins que l’on voit pleurer
Dans les mains meurtries de miséreux affligés
Et déverser l’envie de nous voir subjugués
Par la force "d'aimer" plus que de déplorer.

"Âmer" ce qui nous lie sans jamais s’affaiblir
Livrer l’éternité dans le cœur des martyres,
Tout juste s’incliner devant l’humanité
En demandant pardon pour les mots oubliés.


Catielle